Deux ichtyostèges viragos et homozygotes
"Si je suis de trop dans ce monde, je préfère que ce soit incognito". Cette citation de Quino résume assez bien l'esprit du film :
Analyse du film
Le professeur Didier G, en plus d’être un expert en flûte et de porter les plus belles cravates de l’Ouest parisien, propose des petites conférences ludiques à ses élèves de 3e cycle à l’université de Sidcup dans le 93 (Les nouveaux locaux installés par la mairie sont à la hauteur des investissements !)
-Bonjour tout le monde ! … Oh ne vous levez pas pour moi ! Alors aujourd’hui je vous propose d’étudier un chef d’œuvre du 7e art : Incognito. Je vous écris tout de suite le plan avec les trois axes que l’on va s’efforcer de suivre :
I. Luka ou la rage de vaincre
II. La bagnole
III. Rien que des mensonges.
Vous allez sans doute dire que je radote mais…
- Oh non monsieur vous êtes parfait…
- Comme dans le 7e sceau …
- …de Bergman !
-… dont nous avons lu le synopsis au cours dernier, on observe dans Incognito une ouverture sur un gros plan puis un travelling, puis un plan américain, qui véhiculent tous les sentiments les plus secrets du personnage. On est tout de suite dans le bain. How is the audience ?
- The spectator is willing to know the end!
- Très juste ! Les fesses du merveilleux et talentueux Franck Dubosc sont la métonymie de la solitude de l’individu malade face à la foule qui lui crache dessus.
- Monsieur, vous pouvez répéter à partir de « métonymie »
(…)
- Le réalisateur Eric Lavaine, disciple du Grand Pinter (qui est presque devenu un mythe) et accessoirement de Freud, dépeint avec un pessimisme pinteresque les mœurs décadentes de son temps (P. Palmade, dans son propre rôle, couche avec les frères Bogdanov, Luka le commited singer boit pour oublier (cf Divertissement pascalien), orgie alimentaire dans la Mercedes qui devient presque un personnage à part entière, chirurgie esthétique de la femme de Luka refaite de tous les côtés, et désir orgiaque qui pousse celui-ci à consommer sans compter !) « Tout comme l’Eneide est le miroir du destin romain, Incognito se présente comme le miroir du destin français à l’orée de ce XXIe (et oui déjà !) siècle » Bachelard
Gaston Bachelard, ce grand bonhomme, a beau donner son opinion sur tout et n’importe quoi, il ne cesse pas de m’impressionner. Je me permets une digression à ce propos…
- Monsieur, c’est une citation ?
- De moi :)
- Hein ?
- Non, j’essayais juste de vous choquer. Non ? Bon vous savez je n’aime pas dire du mal des gens, mais effectivement elle est gentille…
Bien nous allons clore ici la parenthèse, pour nous lancer dans l’analyse du personnage à la voix très aigue et ridicule, je parle bien sur du motard-batteur. Il est une allégorie des petits poètes maudits du XIXe siècle, vous savez, dans le genre de Ronsard et Catulle
- Monsieur c’est pas le XIXe siècle ça !
- Ta gueule Juliette !
- Peu importe après tout, du moment que vous ressentez le pathos phénoménal de ce personnage, qui est la clé du film, mais qui n’est qu’un faire valoir de ce primaire émotif de Justin Gordon, la star américaine experte en Kung Fu qui tient le rôle phare.
- Il est juste sublime ce keum !
- Ca va ouais ! Dommage qu’il n’ait pas 21 ans
- Mais attend, c’est pas Bénabar ?!!
- Oh ! J’ai déjà dit mille fois que c’était pas Bénabar !
- Hey Baby tue viens à la soirée Just Dance ?
- Ca va y être oui ?!
- Bon A. G. taisez-vous ! Bon, je vais arrêter de m’énerver… Etudions plutôt la photographie de cette œuvre magique : le jeu de lumière inexistant prouve que Monsieur Lavaine a voulu prôner par l’absence totale de style le nihilisme ambiant.
- Je comprends pas monsieur !
- Autant pour moi ! Mais comme on dit en Anglais « once bitten, twice shy ». Oh, vous connaissez pas ? Bah ?! Chat échaudé craint l’eau froide !!!
- Mais Monsieur les aveugles ils peuvent pas voir les couleurs !
- Oui ce que tu veux dire par la B.D. c’est que les hommes ne voient pas tous clairement…
- I’ll take it. En tout cas la seule morale qu’on puisse tirer de ce film c’est qu’il faut rester fidèle à sa femme, même enceinte …
- Oh Juliette !!! …
Ca va aller ma grande ? … Pauvre Juju !
- Vos gueules ! Vos gueules ! GLORIA !!!!!
- … Maintenant un peu d’eschatologie
- Baby tu l’écris comment scatologie ?
- Oh LV chut bon sang ! Oui donc je disais, ce réalisateur laconique, austère et vibrant est sans nul doute la réincarnation de Tacite, historien mais non moins moraliste latin à qui l’on doit la citation latine connue universellement : « Ventrum ferri ».
- Pourquoi me trompes-tu, Didier ? Ce réalisateur Picard capital n’échappe pas à un des grands préjugés qui demeure encore aujourd’hui à savoir que tous les bucherons seraient gays…
- Vous êtes trop bonne Juliette ! Attention toutefois, les picards sont si gentils, si atrocement gentils, ce sont les plus gentilles personnes au monde … Ne vous faîtes plus piéger de la sorte par le Soleil. Bon revenons un peu à nos moutons : c’est pas joli, joli ce qu’il fait Luka à ce brave Jocelyn qui s’en revient des Indes. Il se retrouve dans de beaux drapes. Heureusement sa supercherie ne fait pas long feu.
Ainsi Dubosc fait son petit numéro et ça fait mouche ! Le rôle de Luka est plus travaillé. C’est un personnage complexe qui utilise le langage à des fins sexuelles. How is the audience ?
- The audience is puzzled because although we know what is bound to happen, we still don’t know what to think about Luka.
- Là encore, vous faites comme vous voulez pour l’oral mais moi j’ajouterai bien qu’il a un rôle de passeur dans son autobus tel Charon dans sa barque …
- Ou Jack Dawson dans Titanic !!!! Il nous subjugue, ensorcèle, fascine, illumine, édulcore !!
- Wow CF t’es trop belle !!
- Bah RB ?!!?
- Non mais c’est CF elle a un peu le même look « flashy funky » que la femme de Luka…
- Oui à ce propos Monsieur, on ne la voit pas se marier à l’Eglise, per umbras ! Qui avait intérêt à salir la réputation de l’Eglise Catholique et tout ? C’est une semence le sang des chrétiens !
- Le scénario s’est fortement inspiré du Guépard de Lampedusa, œuvre dans laquelle la religion est complètement absente. J’aimerai maintenant qu’on aborde ensemble la question des figures féminines …
- Lavaine nous dégoute des femmes. Cinéaste de Merde ! Vivement Blomet mes chous!
- Oui je vois ce que vous voulez dire,
- c’est un peu comme dans Rebecca. La suflureuse Mrs de Danvers, récente dans sa blessure préfère se faire l****r la c****e par Jasper…
- That’s it! But tell me, how is the audience ?
- The audience is sleeping !!
(rire bécassin de 3e)
- yes Romain tell me ? What’s the problem ?
- He has just said…
- Mais ta gueule salope !
- Romain laissez cette pauvre Juliette s’exprimer !
- Non mais elle est trop susceptible celle là !
- Oui je suis bien d’accord. Vous êtes aussi susceptible que la manager qui en fait voir de toutes les couleurs à ce pauvre Luka (vous l’avez reconnu, c’est Laura Benson, étoile montante du cinéma Libanais !)
Bon ça va bientôt sonner, je vous laisse une petite pause. Sachez que le bureau des réclamations est ouvert !
- Oh monsieur on peut faire un goûter demain pour fêter le départ de NS ?
- Oh si vous voulez …
- Bye bye !
-Bon appétit monsieur !
- See you !

Laura Benson, toujours au TOP, à gauche

Franck Dubosc (pour vous mesdames) dans le rôle du décapant Francis